Les mots que la police japonaise scrute sur les réseaux sociaux pour lutter contre le recrutement criminel en ligne

Depuis quelques mois, le Japon fait face à un nouveau type de criminalité. Les réseaux sociaux sont utilisés pour recruter des personnes sans casier judiciaire pour des petits boulots. Or, ces individus finissent par être contraints de commettre des délits.

Dans les médias japonais, le mot « yami appât »est apparu partout au cours des dernières semaines. « Yami », signifie sombre, et « appât »,travailler mais dans le cadre d'une petite tâche. « yamibaito »" pourrait se traduire par travail de l'ombre. Certains criminels ne sont même pas situés au Japon. Ils publient des offres d'emploi faciles et bien rémunérées sur les réseaux sociaux comme X, Signal ou Telegram. Ils ne mentionnent jamais qu'ils commettent un acte criminel. La mission consiste à déplacer des valises ou des colis d'un casier d'une grande gare à un autre, ou à récupérer de l'argent au domicile d'une femme âgée. Des messages protégés sont utilisés pour confier ces missions apparemment innocentes. La personne qui donne l'ordre n'est jamais vue. La valise peut contenir de la drogue ou d'autres objets volés, tandis que la grand-mère qui vous a donné l'argent a été préalablement escroquée. Il s'agit alors d'une escalade de la criminalité.

Chantage des réseaux criminels

Ils incitent leurs employés, souvent des figures obscures du réseau, à poursuivre leurs méfaits. Connaissant déjà les adresses de leurs recrues, et parfois de leurs parents, lorsqu'ils étaient jeunes, ils peuvent les contraindre à commettre d'autres méfaits par le chantage. Ils lancent alors des attaques plus violentes. Récemment, plusieurs braquages ont eu lieu à Tokyo dans des magasins vendant des articles de luxe d'occasion. Les jeunes ne s'étaient jamais rencontrés auparavant, mais ils se sont tous retrouvés au même endroit pour attaquer un magasin d'antiquités. Le même ordre leur avait été envoyé sur Signal.

Depuis septembre, la police enquête sur plusieurs « saucissonnages », des attaques violentes, près de Tokyo. Mi-octobre, un homme de 75 ans a été retrouvé mort à son domicile de Yokohama. L’homme avait été torturé et ligoté. Les enquêteurs soupçonnent que ces suspects ont également été recrutés à distance pour ces faits. « yamibaio ».

La police, en réponse à l'augmentation de ces crimes, a engagé des experts en intelligence artificielle pour développer un programme capable de lire tous les messages postés sur les réseaux sociaux afin de détecter les offres d'emploi considérées comme suspectes. Il traque les X, ou les commentaires sur les vidéos YouTube afin de détecter d'éventuels cas.

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